Voilà pourquoi l'eau de la mer est salée...
Conte de Chine
En
ces temps-là, il y a très longtemps, les hommes aimaient inventer
des histoires pour expliquer ce qu’ils ne comprenaient pas. Voici
ce qu’ils racontaient pour expliquer pourquoi l’eau de la mer
est salée. Il était une fois, un pauvre bûcheron. Un soir, alors qu’il préparait son dîner, un tout petit homme apparut et lui dit : « Je suis le nain Flic-Floc, j’ai faim. -Assieds-toi à côté de moi, répondit le bûcheron, nous allons partager mon repas. » Ils
se mirent à table et vidèrent ensemble une marmite de soupe de légumes
bien chaude avec quelques saucisses grillées. A la fin du repas, le nain Flic-Floc dit au bûcheron : « Tu
es généreux. Alors, je vais te faire un cadeau. Voici pour toi, un
moulin magique. Il suffit de dire : Petit
moulin, il faut me moudre ceci et le moudre bien vite pour
qu’il se mette à moudre tout ce que tu désires. Pour l’arrêter,
tu n’auras qu’à dire marala-matata-maliba. »
Et le nain disparut très vite. Le bûcheron posa le moulin devant sa vieille cabane et lui dit : « Petit moulin, il faut me moudre une belle maison et la moudre bien vite. » Et le petit moulin se mit à moudre la plus jolie des maisons. Comme le moulin finissait de moudre la dernière tuile du toit, le bûcheron s’écria : « Marala-matata-maliba ! » et le moulin s’arrêta. Emerveillé, le bûcheron porta le moulin dans le pré et lui dit : « Petit moulin, il faut me moudre des animaux et les moudre bien vite. » Et le moulin se mit à moudre des moutons, des chevaux et des cochons. Comme
le petit moulin finissait de moudre la queue du dernier petit
cochon, le bûcheron s’écria : « Marala-matata-maliba ! »
et le moulin s’arrêta. Ensuite, le bûcheron fit la même chose
avec les vêtements : chaussettes, pantalons, tricots,
bonnets…Si bien qu’à la fin, il eut tout ce qu’il lui
fallait. Alors, il rangea le moulin magique et n’y pensa plus. Un
jour, le capitaine d’un grand bateau de pêche arriva chez le bûcheron.
Il venait acheter le plus beau des arbres de la forêt pour
remplacer le mât de son bateau cassé par la tempête. Il voulait
aussi de belles planches bien solides pour réparer la coque de son
bateau qui s’était percée sur des rochers. Le bûcheron l’écouta
et lui dit : « Ne vous inquiétez pas. Dès demain tout
sera prêt ! » Alors, il alla chercher le moulin magique
et dit : « Petit
moulin, il faut me moudre de belles planches et les moudre bien
vite. » Et le moulin se mit à moudre les planches sous
les yeux émerveillés du capitaine. Le
lendemain matin, le capitaine vint récupérer les planches et
pendant que le bûcheron avait le dos tourné, il vola le moulin et
courut jusqu’à son bateau. Dès qu’il fut en mer, le capitaine
appela les matelots : « Allez chercher les tonneaux de
sel, nous allons les remplir ! » Puis il prit le petit
moulin et lui dit : « Petit moulin, il faut me moudre du sel et le moudre bien vite. »
Et le moulin se mit à moudre, à moudre du sel, du beau sel blanc
tout en poudre fine. Quand les tonneaux furent pleins, le capitaine lui dit : « En voilà assez, petit moulin, nous avons de quoi saler toutes les morues et tous les harengs que nous pêcherons. » Mais le moulin continuait de moudre du beau sel blanc tout en poudre fine. Et le sel s’amassait sur le pont du bateau. « Assez, criait le capitaine furieux, assez ! » Mais le moulin ne voulait rien savoir. Et le sel commençait à remplir les cales du bateau. A la fin, comme le bateau trop chargé allait couler, le capitaine prit le moulin et le jeta par-dessus bord. Le moulin tomba au fond de la mer. Et le moulin continua à moudre du beau sel blanc tout en poudre fine… C’est depuis ce jour, que l’eau de la mer est salée. |