Le rêve de Tao
Dans un petit village de
Chine, pas très loin de le ville de Nankin, vivait un
jeune homme du nom de Tao. Il était très pauvre mais
malgré sa pauvreté, il était de nature généreuse et
toujours prêt à aider son prochain. Personne ne
sadressait jamais à lui en vain. Un jour, alors que le soleil brillait déjà très haut dans le ciel, Tao, qui dormait sur une paillasse à lombre dun arbre, fut réveillé assez brutalement par un inconnu. Surpris, il ouvrit les yeux et vit devant lui un homme tout de gris vêtu. "Réveille-toi, Tao", lui dit linconnu. "La reine tattend ! " "La reine ?", sétonna Tao. "Mais je ne connais pas de reine !" "Elle, en revanche, te connaît", poursuivit lhomme en gris, "Et elle ma envoyé te chercher de toute urgence.Viens, suis-moi !" "Mais qui êtes-vous donc ?", demanda Tao au messager. "Je ne vous ai jamais vu !" Linconnu haussa les épaules : "A quoi cela pourrait-il tavancer de mavoir déjà vu et de savoir qui je suis ? La reine a besoin de ton aide. Tu. es bien Tao, celui qui ne refuse jamais son aide à personne ?" Tao nosa plus poser de question. Il replia rapidement sa paillasse et suivit linconnu. Ils marchèrent un long moment et à linstant où il croyait atteindre les dernières maisons du village, il découvrit devant lui une ville immense dont toutes les maisons, massées les unes contre les autres, présentaient une forme assez étrange, qui lui sembla vaguement familière. Linconnu pénétra dans lune delles, plus vaste et somptueuse que les autres. Tao le suivit. Ils arrivèrent dans une salle immense, où une femme de très belle était assise sur un trône majestueux. Elle portait dans les cheveux un diadème, qui scintillait de mille feux. "Merci dêtre venu" murmura-t-elle. "Mon royaume court un grand danger et tu es le seul à pouvoir le sauver." Tao se courba dans un profond salut. "Ce sera un honneur pour moi, Votre Majesté", balbutia-t-il. "Je vais te présenter à ma fille" poursuivit la reine dune voix douce. "Je considère tous mes sujets comme mes propres enfants, mais je tiens à ma fille bien plus quà moi-même." Tao crut entendre des milliers de clochettes dor, et une jeune fille, également très belle entra dans la pièce. Son visage était pâle comme le lys et ses cheveux de jais coulaient en cascade le long de son dos. Lair infiniment triste, elle alla sasseoir à côté de la reine, sur une chaise en or. A peine venait-elle de sinstaller quune dame de la cour entra, toute essoufflée en hurlant : "Le Monstre ! Le Monstre !" La reine se leva. "Voilà le malheur dont je viens de te parler. je ten supplie, Tao, aide ma fille. Elle a pour mission de reconstruire une capitale mais sans toi, jamais, elle ny parviendra." Tao, sans hésiter une seconde, prit la jeune fille par la main et, ensemble, ils quittèrent le palais discrètement. Pendant des heures, ils coururent sans prendre le temps de retrouver leur souffle. Ils empruntèrent mille et une petites rues tortueuses et parvinrent finaleement dans le village de Tao. Là, ils purent souffler un peu. "Comme il fait calme, ici", soupira Fleur de Lotus, car cest ainsi que la jeune princesse sappelait. "Nous sommes loin de tout une danger, à présent, dit Tao". "Où allons-nous bâtir la nouvelle capitale, demanda la princesse ?" "Une capitale ?", demanda Tao, qui navait pas très bien compris lorsque la reine lui parlait dans son palais. "Mais je ne pourrai jamais construire une capitale. Cest impossible ! Je ne suis quun pauvre paysan. Je nai ni pouvoir ni argent." La princesse le regarda et de grosses larmes roulèrent sur ses joues. "Mais tu es pourtant bien Tao, celui qui est toujours prêt à aider son prochain", gémit-elle. "Toi seul est capable de le faire..." "Non, je... ", sapprêtait-il à dire lorsquil séveilla. Il avait dû dormir longtemps, car le soleil se trouvait maintenant fort bas sur lhorizon. Bien quéveillé, Tao entendait encore la voix suppliante de Fleur de Lotus qui semblait séloigner. En vérité, cétait un essaim dabeilles. Elles semblaient perdues et tournaient en tous sens autour des fleurs du jardin. "Pauvres bêtes", pensa Tao. "Elles nont pas de ruche ! Je vais leur en faire fabriquer une." Et il se rendit immédiatement chez un charpentier. Je me demande doù peuvent bien venir toutes ces abeilles ?, pensa-t-il, lorsquil vit que les insectes acceptaient avec empressement leur nouveau refuge. Il partit se promener dans le village. Arrivé à hauteur de la dernière maison, il découvrit dans un jardin une ruche abandonnée. "Jai trouvé des abeilles chez moi", dit-il à lhomme qui vivait là. "Ne sont-elles pas à vous ?" "Cest possible", répondit lhomme. "Elles ont dû fuir", ajouta-t-il en ôtant le couvercle de la ruche. Comme il se penchait, il y découvrit un serpent : "Oh ! Le monstre de mon rêve ... !", se dit-il. De retour chez lui, Tao installa dans son jardin toute une série de belles ruches semblables. De tous les côtés des abeilles arrivèrent. Elles se mirent à butiner ses fleurs et lui offrirent tellement de miel en échange de sa protection que Tao, le généreux, devint bientôt riche. |