DENICHET
Il était une
fois un garde-forestier qui sen fut à la chasse
dans la forêt. En arrivant, il entendit des cris
semblables à ceux dun petit enfant. Il se dirigea
vers lendroit doù provenaient ces cris et
parvint enfin au pied dun grand arbre où, tout en
haut, un petit bébé était perché. En effet, sa mère
sétait endormie avec lui sous cet arbre et un
oiseau de proie avait perçu lenfant sur ses
genoux : alors il avait plongé, saisi lenfant
avec son bec et lavait emporté sur le grand arbre
où il lavait déposé. Le garde-forestier grimpa sur larbre et en redescendit lenfant tout en disant : "Tu vas emporter ce bébé à la maison et lélever avec ta petite fille Madelon ". Il lapporta donc chez lui et les deux enfants grandirent ensemble. Comme il avait été trouvé dans un arbre et enlevé par un oiseau, on lappela Dénichet. Madelon et Dénichet saimaient si for, tellement fort, que si lun des deux ne voyait pas lautre, il devenait tout triste. Or le garde-forestier avait une vieille cuisinière qui, un soir, prit deux seaux et se mit à charrier de leau : elle nalla pas une seule fois au puits, mais y retourna à maintes reprises, Madelon vit son manège et lui dit : - Dis donc,
vieille Suzon, pourquoi portes-tu tant deau ? Le lendemain,
le garde-forestier se leva à laube et partit à la
chasse, tandis que les enfants étaient encore au lit.
Alors Madelon dit à Dénichet : Ils se
levèrent donc, shabillèrent rapidement et
senfuirent. Dès que leau se mit à bouillir
dans le chaudron, la cuisinière se rendit dans la
chambre pour prendre Dénichet et le jeter dedans. Mais
quand elle entra et sapprocha de leurs lits, elle
constata que les enfants étaient partis tous les
deux : une peur affreuse lenvahit alors. Elle envoya
trois valets à leur poursuite avec lordre de
courir et de ramener les enfants. Cependant les enfants
étaient assis à lorée de la forêt et
lorsquils virent de loin les trois valets venir au
pas de course, Madelon dit à Dénichet : Quand les trois
valets arrivèrent à lorée de la forêt, il
ny avait là quin rosier portant une petite
rose tout en haut, et aucune trace des enfants, nulle
part. Alors ils se dirent " Rien à faire
ici ", ils rentrèrent et déclarèrent à la
cuisinière quils navaient absolument rien
vu, si ce nest un petit rosier avec une petite rose
tout en haut. Pour la seconde
fois, il leur fallut donc partir à la recherche des
enfants. Mais lorsque ceux-ci les virent venir de loin,
Madelon dit : Quand les trois
valets approchèrent, il ny avait là quune
chapelle avec une couronne à lintérieur.
" Que faut-il faire maintenant ? se
dirent-ils entre eux. Rentrons à la maison. "
Dès quils arrivèrent, la cuisinière leur demanda
sils navaient rien trouvé. Ils répondirent
que non, quils navaient vu quune
chapelle qui contenait une couronne. Alors la
cuisinière elle-même se mit en route et partit avec les
trois valets à la poursuite des enfants. Mais ceux-ci
virent de loin les trois valets avec la cuisinière qui
clopinait sur leurs talons. Or, quand la cuisinière arriva et quelle vit létang, elle se pencha au-dessus et voulu le boire entièrement. Mais le canard nagea promptement vers elle, la saisit par la tête avec son bec et lentraîna au fond de leau : la vieille sorcière sy noya forcément. Alors les enfants rentrèrent ensemble à la maison et ils furent profondément heureux. Et sils ne sont pas morts, ils vivent encore. |