PRÊTE
POUR LA GRANDE AVENTURE ?
Il
était une fois, une goutte d’eau,
ronde
comme une perle, elle se prélassait sur une feuille.
Le
soleil la faisait briller de tous ses feux.
Elle
était arrivée là, venant d’un petit nuage, au cours d’une pluie fine.
A
l’aube, elle glissait lentement sur le bord de la feuille,
craignant
d’avoir le vertige.
Si
elle restait plus longtemps, la chaleur allait la renvoyer vers un autre
nuage,
or
elle voulait tenter la grande aventure !
On
lui avait raconté qu’elle pouvait faire un très long voyage, à condition
d’être
patiente,
avant de retourner dans le ciel d’où elle retomberait sur terre
et
pourrait recommencer indéfiniment ce périple !
Mais,
si elle n’y prenait garde,
elle
retournerait aussitôt d’où elle était venue !
Un
papillon s’approcha, s’éloigner vite, ne pas lui servir de petit déjeuner !
se
faire toute petite contre la tige, mais……
tout
à coup : plouf !
Elle
atterrit sur une primevère toute jaune.
Elle
huma le parfum délicat, s’en imprégna.
La
tête commençait à lui tourner et sans y prendre garde, elle roula sur la
terre
du
sous-bois.
Elle
entendit comme un clapotis, tout près d’elle : des milliers d’autres
gouttes
sautaient
sur les cailloux.
Vite
les rejoindre, ne pas rester seule dans ces lieux inconnus !
-Où
allez-vous si joyeuses ?
-Nous
partons pour la grande aventure, veux-tu venir avec nous ?
Comment
refuser une invitation si gentiment formulée ?
-Je
viens !
Et
la petite cascade continua sa route, en prenant au passage,
d’autres gouttes
esseulées.
Tout
à coup, un grand trou noir !
On
y va ! on y va ! crièrent
les premières. Attention ! baissez les têtes,
ouvrez
grand
vos yeux !
Certaines
se mirent à trembler et leur chant se fit plus doux. On aurait dit un train
fantôme,
sillonnant sous terre, se frayant un passage entre les pierres. De temps
en
temps, le convoi dérangeait quelques vers de terre ou autres insectes sous
terrains.
Un petit lérot qui avait creusé son terrier tout près, s’enfuit, ne
voulant pas
être
emporté par le convoi.
Il
y avait des cris, des silences, des peurs et des inquiétudes, mais beaucoup
de
curiosité
pour la suite .
Où
tout cela allait-il les conduire ?
Une
lueur apparut au loin :
-La
sortie, j’aperçois la sortie, hurla le chef de train. Mais un précipice
les attendait
avant
leur retour vers la lumière.
Floc !
Floc ! Floc!
Firent-elles en tombant sur les cailloux.
Une
source avait jailli !
Elles
se regroupèrent pour former un petit ruisseau qui se faufila
entre les touffes
d’herbes,
sous les branches des arbres et qui toujours descendait emporté par le
courant.
Soudain
le paysage changea. Des près fleuris bordaient le ru qui était obligé de se
tordre,
de serpenter pour pouvoir avancer.
D’autres
rus les rejoignirent et une petite rivière se forma.
Petite
goutte, complètement stupéfaite
par ce voyage, se remplissait les yeux,
ouvrait
grand ses oreilles et n’osait parler de peur de perdre sa place.
Au-dessus
d’elle, des barques naviguaient,
à côté d’elle, des poissons
mangeaient ,
certains essayant de remonter à
contre courant.
Sur
la rive des enfants jouaient.
De
loin en loin d’autres rivières les rejoignaient, et maintenant on ne voyait
plus
que
de l’eau : à droite, à gauche, devant, derrière….
Petite
goutte était un peu inquiète !
-Où
allons –nous ? demanda-t-elle à sa voisine.
-Vers
la mer, ignorante ! ne sais-tu pas que
le grand océan nous attend ?
Elle
n’osa plus rien demander, et, voyant que les autres se laissaient
transporter,
elle
fit de même.
C’est
ainsi qu’elle atteignit la mer !
Des
grosses vagues la secouèrent et l’envoyèrent sur le sable.
Las,
le soleil brûlant l’expédia vers un cumulus qui se prélassait au-dessus
de
la
plage.
Ce
voyage là était terminé, mais elle reviendrait sur terre et recommencerait !
Maintenant
elle était prête pour la grande aventure
!
Nicole