Marie-Thérèse ROUX-VASQUEZ

Sulky était un chien de chasse, après un accident il était resté presque aveugle.
Un jour qu’il chassait le sanglier avec son maître, pris dans sa folle passion, il surestima la force et la puissance d’un gros mâle.
Après une poursuite acharnée le chien se trouva en face d’une bête de 200 kilos, ce n’était pas facile de combattre, car Sulky ne pesait que 30 kilos a peine, acculé dans un coin du bois …Il pouvait rien faire que seulement se défendre.
Le sanglier hargneux et en colère certainement d’avoir été pourchassé voulait sûrement se venger et d’un coup de tête il projeta le chien dans l’air, celui-ci retomba mais le gros sanglier lui redonna un autre coup, le deuxième l’envoya contre un rocher, le chien resta inerte, et baignant dans une flaque de sang.
Au bout de longues recherches le chasseur retrouva son chien qui gémissait, on le conduisit chez le vétérinaire. Celui-ci croyait que le chien ne passerait pas la nuit que le chien allait mourir.
Mais Sulky était un chien très robuste et en bonne santé et se remis vite de ses blessures.
Après plusieurs jours de soins la seule chose qui ne guérissait pas c’était son œil ; le vétérinaire annonça au chasseur que son chien resterait aveugle de l’œil droit.
Sulky se rétablissait vite, pour son maître se fut très dure la nouvelle car il savait que le chien serait en danger avec son handicap, et comme il aimait beaucoup son chien il décida de ne plus faire prendre de risques à son fidèle ami.
En avril il acheta un jeune chien qu’il dressa, puis Septembre , l’ouverture de la chasse arriva.
Sulky était déjà tout excité à l’idée de chasser, mais sa joie fut de courte durée car il compris très vite que c’était le jeune chien qui allait prendre sa place.
Le maître et le jeune chien partaient à la chasse sans lui.
Pourquoi ? Pourquoi son maître ne voulait plus de lui, il ne comprenait pas.

Ce jeune chien était très doué, le chasseur l’aimait beaucoup, petit à petit il oubliait Sulky.
Le pauvre chien restait à la maison. Oh ! Il était bien traité, les enfants jouaient avec lui, il avait la meilleure place près de la cheminée, mais son cœur était bien triste.
Quand le chasseur rentrait de la chasse, il lui grattait affectueusement la tête, mais toute son admiration se portait désormais sur le nouveau chien.
Sulky se sentait très triste, fini les parties de chasse, adieux aux odeurs des lapins, des chevreuils, des sangliers, de l’odeur qui se dégage le matin du lièvre qu’on court au milieu de la bruyère quand on le poursuit au galop.
Sulky n’était bon qua traîner dans la cour à courir quelque fois après les poules et les oies. Ce n’était pas drôle de regarder le nouveau partir à sa place, cela lui paraissait injuste mais que faire ? 

Un jour qu’il se promenait dans les champs, il s’éloigna en flairant des odeurs qui lui faisaient oublier sa peine.
Soudain s’en s’apercevoir qu’il s’était éloigné trop loin il se trouva dans un coin inconnu, fatigué il se coucha et s’endormit.
A son réveil, tout contre lui était blottie une petite boule blanche, elle était chaude et respirait calmement.
Sulky fut tout d’abord surpris, mais pas du tout effrayé.
Quelque chose lui disait qu’il ne fallait pas effrayer ce petit animal.
Comme Sulky avait toujours son très bon flaire, curieux il renifla l’animal sans le réveiller. Il reconnut tout de suite que cette boule blanche était un jeune agneau. De son museau il flaira et réveillât tout avec douceur le petit qui ne fut pas du tout surpris de la rencontre avec le chien, l’agneau devait savoir qu’il était en sécurité avec Sulky.
Sulky chercha d’ou pouvait venir l’animal, flaira une piste et identifia de suite qu’elle pouvait être celle d’un troupeau. Dès que le soleil commençait à réchauffer l’air ils se mirent en route ! .

Sulky suivait très sérieusement la trace d’où venait le petit agneau. Le chien s’arrêtait de temps en temps pour attendre le petit car il ne marchait pas très vite.
L’agneau était rassuré, il devait être sur que le chien le conduirait près de sa mère à pas pressées. Ils s’arrêtèrent près d’une rivière pour se désaltérer, car ils avaient faim mais aussi très soif.

Tout en bas d’une colline, il y avait un troupeau avec un berger.
Sulky était sur que c’était de la ou venait le petit, son flair ne le trompait pas.
A mesure qu’ils s’avancèrent le petit agneau reconnu sa mère et se mis à bêler.
Le berger très content d’avoir retrouver le petit agneau qu’il croyait perdu ou mangé par un loup ou un renard.
Gratifia le chien d’un geste de la main, et lui donna du pain du fromage et à boire du lait de brebis.
Que ! Sulky se trouva bien avec le berger et le troupeau. Il ne voulait plus repartir, ici il se sentait utile rassemblait le troupeau et les petits, le soir il faisait la garde.
Le berger n’insista pas pour le renvoyer, car son vieux chien était mort de vieillesse depuis peu, et il n’avait d’autre chien que Sulky pour l’aider jusqu'à l’hiver.
Le berger et Sulky s’entendaient très bien.

Mais comme tout à une fin … L’hiver commençait à montrer son nez, les premiers flocons commençaient à tomber, la brise fraîche à souffler, les nuits étaient froides. Il fallait penser à rentrer à la bergerie au village pour passer l’hiver au chaud.
Dés que furent installées les brebis et leurs petits à la bergerie, le berger se mis à la recherche du propriétaire du chien. 

Il demanda au patron du café, la boulangère, personne n’avait entendu parler qu’on recherchait un chien de chasse. C’est chez le boucher qu’il vit une petite annonce.

CHIEN PERDU DEPUIS LE 26 SEPTEMBREIL SE PRENOMME SULKYIL EST DE COULEUR FAUVE, IL LUI MANQUE L’ŒIL DROITRECOMPENSE A QUI LE RAPPORTERAPREVENIR Mr TROUVAT A LA FERME DU CHATAIGNIER

Le berger accompagné du chien se précipita donc à cette adresse. Le chien apercevant la ferme manifesta une certaine joie. Mais tout d’un coup dans la cour devant sa niche, sa joie se transforma en tristesse. La queue entre les jambes la tête baissée. Il resta figé devant le fermier qui lui était très content d’avoir retrouvé son chien.
Après plusieurs tentatives d’essayer d’apprivoiser son chien le fermier du en convenir que Sulky ne voulait plus de lui comme patron.
C’est alors qu’il dit à sa femme « que vais-je faire de ce chien ?
Le berger n’osait rien demander ?

C’est Sulky qui décida de son sort. Et soudain il sauta dans les bras du berger en lui léchant les mains, en lui faisant les fêtes, avec des aboiements qui exprimaient bien ce qu’il voulait.
Le propriétaire de Sulky de cette joie, il fut un peu attristé, car il aimait beaucoup son chien.
Ils avaient de très bons souvenirs de chasse.
Le berger lui expliqua qu’il était content de lui, comment il lui avait rapporté le petit agneau égaré. Comme il était un très bon gardien de troupeau !
Et comme il n’avait plus de chien ! Que le sien était mort, que pour en avoir un aussi efficace pour le printemps c’était un peu juste.
Devant tant de compliments. Le fermier fût très fier de son chien.
Il décida alors de confier Sulky au berger, il savait que le chien avait choisi pour lui qu’il serait heureux. Comme il ne pouvait plus chasser, il serait chien de berger !
Avec un pincement au cœur il céda le chien au berger, tous les deux repartirent sans se retourner.
Sulky était heureux il ne se sentait plus inutile et la joie revint dans son cœur.

Fin

N° ISSN 1297-7861

Pour écrire à Marie-Thérèse ROUX-VASQUEZ