Les contes de Madame d'Aulnoy
Babiole Finette Cendron Fortunée Le prince lutin La belle aux cheveux d'or La bonne petite souris Le Mouton La princesse Rosette Le rameau d'or La grenouille bienfaisante Le Nain jaune L'oiseau bleu |
Marie-Catherine LE JUMEL DE BARNEVILLE
- Baronne d'AULNOY (1650-1705) Marie Catherine Le Jumel de Barneville est née aux environs de Barneville-la-Bertran, un petit village proche de Honfleur dans une bonne famille normande vers 1650. Elle est lun des personnages les plus inquiétants et les plus contradictoires du siècle de Louis XIV. Conteuse raffinée, mais aventurière mêlée à deux reprises à une affaire de meurtre, elle épousa à quinze ans François de La Motte, baron dAulnoy, assez triste personnage, par surcroît trois fois plus âgé quelle. Elle tenta de sen débarrasser avec laide de sa mère et de deux gentilshommes, vraisemblablement leurs amants, en laccusant de lèse-majesté. Mais le procès tourna à sa confusion et les deux gentilshommes payèrent de leur tête la fausse accusation. Ce nest là quun épisode dune vie agitée, pleine de voyages plus ou moins forcés, daffaires louches et de retraites pieuses. Réfugiée en Espagne puis en Angleterre, elle obtint le pardon du roi Louis XIV, vraisemblablement en servant ce souverain en qualité d'agent secret. Rentrée en grâce, elle se fixa à Paris. Elle fonda un salon littéraire. Elle débuta avec éclat dans les lettres par un roman pathétique et romanesque, Histoire dHippolyte comte de Douglas (1690). Autres succès retentissants: ses Mémoires de la cour dEspagne (1690) et sa Relation du voyage en Espagne (1691), où lon trouve le conte de fées qui donne le coup denvoi à la "mode des contes de fées" qui fera fureur jusquaux dernières années du siècle: l"Histoire de Mira", qui reprend le thème de Mélusine. Entre 1696 et 1699, elle publia huit volumes de contes de fées (Contes de fées , Nouveaux Contes de fées ou Les Fées à la mode ) qui contiennent des récits justement célèbres: "Gracieuse et Percinet", "LOiseau bleu", "La Belle aux cheveux dor", "Le Prince lutin" "LOranger et lAbeille", "Le Rameau dor". Ce sont des contes mondains, salonniers, souvent précieux. La narratrice se livre à une sorte de surenchère en matière de féerie. La gourmandise, le sentiment, les métamorphoses y tiennent une grande place. Mais cette surabondance est souvent rachetée par le plaisir de raconter que manifeste la narratrice: un naturel plein de désinvolture, un réalisme parfois surprenant, une cruauté railleuse. Plus rarement, elle sait écouter, noter ou reconstituer la simplicité des formulettes populaires, par exemple celle-ci, peut-être authentique ou en tout cas bien imitée: Oiseau bleu, couleur
du temps |